Écrits

Revue Musicale Suisse (mars 2022)

On enseigne comme on a été enseigné. Comment enseigner lorsque notre appren-tissage de la musique s’est souvent révélé empirique, parfois sujet à des errances, et dès lors que la « figure de référence » qu’est le professeur est absente ? Youssef Manar
L’enseignant autodidacte est très vite confronté dans sa jeune expérience à une certaine difficulté lors de la transmission de savoirs ou de techniques qu’il a acquis de manière instinctive ou inconsciente. La nécessité de formaliser ses connaissances apparaît comme une évidence « j’ai besoin de comprendre comment je fais moi-même pour pouvoir expliquer, transmettre quelque chose » car « personne ne me l’a expliqué quand je l’ai appris ». L’apprenant amènera donc son professeur autodidacte à formaliser ses savoirs, à mieux asseoir ses connaissances et ainsi à mieux lui transmettre son enseignement...
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L'autodidacte et l'école de musique aujourd'hui - Mémoire de DE au CEFEDEM

Le thème de l'autodidaxie pour mon mémoire s'est naturellement imposé à moi dans la mesure où j'avais l'ambition et l'envie d’approfondir davantage le travail lancé à l'occasion des séminaires du CEFEDEM.
Cette journée, qu'il s'agissait d' animer autour du sujet de l'autodidaxie et de l'autodidacte en petit groupe nous a permis d'apporter un éclairage sur certaines questions mais en a aussi soulevé d'autres, tout en mettant à jour certains paradoxes. L'idée de les traiter dans le cadre d'un mémoire me paraissait une suite logique et passionnante.
C'est également mon parcours de musicien, puis de professeur de guitare en école de musique qui m'a amené à de nombreux questionnements et paradoxes liés à l'autodidaxie. Ayant moi-même connu un apprentissage dans une grande partie autodidacte comment envisager de transmettre ces connaissances que j'ai acquises par des procédés, parfois empiriques, voire par le fruit du hasard, qui ne sont pas dans les habitudes et manières de faire de l'école aujourd'hui ?

Le langage harmonique d'Olivier Messiaen : Éclairs sur l'au-delà...

On présente souvent Olivier Messiaen comme un musicien harmoniste, un compositeur de sons et de couleurs.
Cette vision superficielle et réductrice, nous semble-t-il, trahit une certaine négligence et méconnaissance de tous les éléments qui peuvent participer à la construction de son langage harmonique. Il convient, pour étudier tel ou tel aspect de son écriture, de s’intéresser à tous les paramètres et techniques de composition que l’on retrouve dans la musique du compositeur, car bien qu’ils apparaissent bien distincts au premier abord, des analogies latentes se dévoilent lorsque l’on s’y attarde davantage.
Nous mettrons par exemple en évidence les relations qui peuvent apparaître entre des éléments apparemment sans relations comme l’harmonie, les chants d’oiseaux ou encore le rythme.Il suffirait de s’attarder sur les titres des nombreux ouvrages théoriques de Messiaen traitant de sa propre musique ou de celle des autres compositeurs pour avoir une certaine idée de la constitution de son langage. Messiaen semble ainsi affirmer et revendiquer dès 1944 avec Technique de mon langage musicall’existence d’un langage 1singulier, le sien. Il y aborde tous ses procédés et techniques de composition (datant de l’époque de rédaction) qui participent à la particularité de son langage, et auxquels il restera fidèle, pour certains, quasiment toute sa vie, et ce jusqu’aux Éclairs sur l’au-delà... (1987-1991).

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